Lors de notre semaine de retraite  “Célébrer la Vie, célébrer la Joie”, nous avons exploré les 5 éléments.  Nous nous sommes reconnectés à la Terre, l’Air, l’Eau, le Feu et l’Éther, le principe d’élan vital qui relie le tout. Nous avons beaucoup ri, savouré ensemble des moments de sérénité, remis de l’ordre dans nos envies et priorités. Nous avons dansé, chanté, raconté, et profité du silence méditatif.

Cette même semaine, pendant que nous célébrions la vie dans un cocon de bien-être, des êtres proches et moins proches la quittaient.

Selon le principe des lois universelles de la vie, tout est polarité. En se focalisant sur la Vie et la Joie, la mort est immanquablement aussi au rendez-vous des histoires partagées, comme les deux faces d’une même pièce.

Pour ressentir de la joie, il faut donner toute la place à la tristesse, la désillusion, la perte. Traverser ces émotions difficiles est un rite de passage obligé pour arriver de l’autre côté et goûter la Joie.

La mort n’est pas le contraire de la Vie.

C’est la naissance qui est son pôle opposé. La Vie c’est naître, mourir et renaître sous une autre forme. C’est le principe de transformation, de changement continu.

C’est le coeur du métier de coach que de créer un contexte propice à honorer d’abord puis lâcher l’ancien pour construire l’avenir et accompagner les transitions. C’est important au niveau systémique que de laisser mourir dignement les procédures et habitudes ‘révolues’ dans les organisations, les équipes, les sociétés, le collectif.

Mais pour vraiment bien “gérer le changement” et boucler les boucles, c’est au niveau individuel qu’un travail doit se faire.

Un travail en profondeur. Etre présent et conscient.e à tout ce qui se passe en soi. Et ainsi être vraiment présent.e à l’autre pour accompagner les différentes transitions de vie.

La mort est un thème encore tabou dans nos sociétés toujours en quête de neuf, de jeunesse, de palpitations des premières fois.

De toute façon, après le printemps et l’été, l’automne et l’hiver nous rappelleront inéluctablement que tout passe. Même si ça fait mal. L’enfant perdra un animal de compagnie, le malheur est grand à la perte d’un grand-parent, d’une amie, une collègue.  Nous perdrons nos parents, une sœur, un frère. Parfois la Vie inflige même à certain.e.s l’épreuve ultime de perdre un enfant.

Qu’on le veuille ou non, le savoir- bien vivre n’est complet que si le savoir-bien mourir fait partie du package. 

Accepter l’idée de transformation, de changement et de disparition est un entraînement à l’art de vivre consciemment.

“Seules les personnes qui sont prêtes à mourir sont prêtes à vivre pleinement”, ai-je entendu de la part de personnes bien plus sages que moi qui m’ont aidée sur le difficile chemin de l’acceptation.

Voici donc, pour l’avoir vécu plusieurs fois, quelques recommandations de rituel minimal pour maintenir une ‘attitude coach’ dans un moment de transition ultime et attendue.

Quand quelqu’un meurt (et que nous étions au courant que cela allait arriver d’un moment à l’autre), à l’heure de son dernier souffle la première chose à faire est : ne rien faire.

Restez immobile. Ne quittez pas la pièce en criant pour appeler le personnel médical. Respirez profondément face à l’ampleur de ce moment phénoménal.

Nous sommes tellement mal préparés et non-entraînés à gérer la mort que souvent une sorte de réaction de panique se déclenche automatiquement. Nous savions pourtant que la personne allait mourir, sa mort n’est pas une vraie surprise. C’est très triste, bien entendu, mais paniquer n’est pas de mise.  Il n’y a plus rien à résoudre non plus en ce moment.

Au contraire, la mort de nos chers nous engage à prendre une profonde inspiration, s’arrêter et être vraiment présent à ce qui se passe.

Il y a une telle grâce à rester au chevet de quelqu’un lors de sa transition hors de ce monde. Il y a de la dignité dans la douleur. A l’heure de la dernière heure le sacré est présent. Le voile entre les mondes s’ouvre à l’accueil de cet expir sans inspir.

Soyez concient.e de ce qui se passe en vous, vous qui continuez à exister de ce côté-ci du voile. Existere vient du latin ex + sistere), «sortir de», «se manifester, se montrer», «surgir hors de soi», et donc être auprès de l’Autre.

A ceux et celles qui restent dans cette dimension, ce STOP, ce moment de répit donne la possibilité de réagir de manière adéquate car même si nous sommes préparés, la mort est toujours un choc.

Si nous passons directement en mode “ré-action”, et appelons les secours, nous n’aurons plus jamais l’opportunité d’absorber en conscience l’amplitude, l’énormité de l’évènement qu’est celui de voir quitter le corps physique.

Jamais plus ce moment si précieux ne pourra être récupéré : il faut le vivre dans l’instant.

Que faire alors?

Accordez-vous un minimum de cinq minutes juste pour ‘être’.

Asseyez-vous au chevet de l’aimé.e et soyez ‘simplement’ présent.e à l’expérience. Dans le silence.

Qu’est-ce qui se passe pour vous?

Que peut-il bien se passer pour l’autre?

Ouvrez votre coeur.

Quelles ‘autres présences’ pressentez-vous? Qui pourrait faciliter son chemin vers l’au-delà ?

Connectez-vous à la beauté fragile et la magie du moment.

Ensuite, faites les plus petits pas possibles. Prévenez qui doit l’être. Informez les instances nécessaires mais sollicitez-les au minimum.

Déplacez-vous très, très lentement, en conscience. Ce qui se passe est tellement énorme que le corps et l’esprit auraient tendance à se déconnecter. A se fragmenter pour s’anesthésier.

Ca fait tellement mal de perdre un être cher.

Saisissez-la chance de vivre tout cela en pleine conscience.

Acceptez la situation, adaptez-vous à ce qui se passe. Ne laissez pas votre corps se précipiter en mode ‘je dois faire quelque chose’ pour échapper à la tension.

Restez unifié.e corps et âme, bien en contact avec tout ce que vous ressentez. Respirez.

En vous octroyant cette trève hors du temps, vous serez d’autant mieux préparé.e à affronter ‘efficacement’ les réalités émotionnelles, relationnelles et administratives qui s’enclenchent immanquablement en cas de décès et qui ne manqueront pas de vous demander beaucoup d’énergie.

Ne tombez pas dans le piège de vous dire que vous n’aurez l’occasion de reprendre votre souffle plus tard : faites-le maintenant!

Être présent au moment de la mort est un cadeau incroyable : à soi-même, à nos proches, et c’est aussi un cadeau pour la personne qui vient de mourir. Celle-ci commence tout juste son nouveau voyage dans le monde sans corps. Si vous gardez un espace calme et serein autour de son corps physique, et dans la pièce, vous faciliterez son voyage, allégé par l’amour.

Rester calme et complètement présent en respirant est un service majeur à celles et ceux qui ne le font plus. Des deux côtés du voile qui sépare les mondes chacun se rend service.

En réciprocité.

En fatalité.

En pureté.

 

Daniëlle De Wilde

 


EXERCICE DE COACHING

  • Qu’est-ce qui est prêt à mourir dans votre vie actuelle au niveau professionnel, relationnel, corporel, émotionnel?
  • Qu’est-ce qui a fait son temps?
  • Quelles ressources avez-vous en vous pour entrer en automne?
  • Quels projets voulez-vous mettre en place à long terme?
  • Quelle graines avez-vous envie de préserver en hiver pour les faire germer au printemps?

Voici les programmes qui ont germé chez nous et que nous vous proposons de goûter :

> Soirée Info & Speed Coaching en ligne et au BAO

> Masterclass burnout  2021

> Ateliers et Stages BAO-Elan Vital 

> Formations longues (Explorer – Discoverer – Trainer/Coach – Voyager )

> Le Cycle Trainer-Coach BAO-Elan Vital (Fondamentaux Expert) débute en novembre