« Pour que quelqu’un développe une véritable compassion envers les autres, il doit d’abord avoir une base sur laquelle cultiver la compassion, et cette base est la capacité de se connecter à ses propres émotions et de s’occuper de son propre bien-être… Prendre soin des autres demande de prendre soin de soi »
Dalaï Lama
Qu’est-ce que l’autocompassion ?
L’autocompassion consiste à se traiter de la même façon que nous traiterions un ami ou une amie qui traverse un moment difficile. Nous pouvons aussi la définir comme nous traiter comme nous aimerions tellement être traité.e par les autres (avec douceur, bienveillance…).
La culture occidentale nous a appris à être bienveillant.e envers les autres mais souvent peu envers nous-mêmes. Nous n’oserions parfois pas traiter qui que ce soit comme nous nous traitons, de façon critique et cruelle.
Illustrons cela par un petit exercice :
- Pensez à l’un ou l’autre moment où une personne qui vous est chère a vécu quelque chose de difficile. Que lui avez-vous dit ? Comment vous vous êtes adressé.e à elle ? Avec quel ton de voix ?
- Pensez maintenant à des moments où cela a été difficile pour vous, où vous ne vous sentiez pas à la hauteur, où vous avez échoué. Dans ces moments qu’est-ce que vous vous dites ? Quel ton utilisez-vous ?
- Considérez maintenant les différences entre la façon dont vous traitez des personnes que vous aimez quand elles vivent des difficultés et vous-même. Que remarquez-vous ?
Christophe André, dans la préface du livre « l’autocompassion, une méthode pour se libérer des pensées et des émotions qui nous font du mal » écrit : « Ne nous faisons pas de mal. Jamais. La vie s’en charge déjà. Autocompassoignons-nous. Soyons juste et doux et bienveillant avec nous-même. Souvenons-nous que dans la souffrance, nous ne sommes jamais seul. Souvenons-nous en pour ne pas nous replier sur nous et la douleur. Pour rester relié au monde et aux autres.Soignons-nous, consolons-nous. Puis nous chercherons à comprendre, à agir, à continuer d’avancer… »
Le yin et le yang de l’autocompassion
La culture occidentale semble accorder une grande importance à la bienveillance envers les autres mais quand il s’agit de nous-mêmes c’est plus rarement le cas. L’autocompassion, comme dit plus haut, consiste à se traiter de la même façon que nous traiterions un ami ou une amie qui traverse un moment difficile, avec bonté et douceur.
Dans la philosophie chinoise nous retrouvons les archétypiques du Féminin (yin) et du Masculin (Yang). Ils sont complémentaires et interdépendants.
A première vue, la compassion peut sembler une qualité douce, associée seulement au réconfort et à l’apaisement (yin).
Or parfois ce dont nous avons justement le plus besoin c’est d’autocompassion yang (agir dans le monde).
Nous retrouvons l’autocompassion yang sous 3 formes :
- se protéger
- écouter nos besoins
- se motiver.
Pour pratiquer l’autocompassion la grande question à se poser est : « de quoi ai-je besoin ? ».
Et là, la réponse est selon les circonstances externes et internes.
Parfois ce sera de nous réconforter grâce aux pratiques yin, parfois il s’agira de passer en mode yang parfois et de poser des actes pour nourrir nos besoins, mettre des limites ou nous encourager à changer certaines choses dans nos vies. Ceci bien entendu, en donnant toute la place à notre voix bienveillante plutôt qu’à cette voix critique que nous connaissons si bien.
J’aime beaucoup l’expression ‘compassion féroce’. Kristin Neff (qui a créé avec Christopher Germer le cycle d’autocompassion basé sur la Pleine Conscience) utilise ce terme lorsque la colère est utilisée au service de l’apaisement de nos propres souffrances ou de celles d’autrui. Ou de la défense de ce qui est juste.
Quelles sont les causes qui mobilisent votre compassion féroce?
Et vous,
…de quelle forme d’autocompassion auriez-vous besoin aujourd’hui dans votre vie?
Catherine Baele
Pour en savoir plus :
https://elanvital.be/cycle-de-mindful-self-compassion/